Marie-Victorin 1922 - - - Plante : le chardon de Mingan
:: Accueil :: Conrad Kirouac :: L'apprentissage :: Les années fastes :: La récolte :: L'héritage

L'entre-deux-guerres

Le Canada

William Lyon Mackenzie King C'est le retour de la paix et le rapatriement des militaires au pays. La démobilisation soulève quelques problèmes. Le marché du travail se remet tout juste d' un des pires conflits de l'histoire du pays, le taux de chômage est élevé et l'arrivée des anciens combattants ajoute à la confusion. Jusqu'au milieu des années 20, les conflits de travail perdureront et causeront des pertes de l'ordre de 1 million de jours ouvrables par année.

De 1921 à 1930, à l'exception de quatre jours, le Canada est dirigé par un gouvernement minoritaire libéral avec à sa tête William Lyon Mackenzie King. Les États-Unis sont alors les principaux partenaires commerciaux du Canada et les Canadiens sont de plus en plus exposés à l'influence américaine. Le cinéma, notamment, suscite beaucoup d'engouement, de même que la radio, qui connaît au cours de ses années un grand essor. Le 1er juillet 1927, jour du soixantième anniversaire de la Confédération, a lieu la première émission à être transmise dans tout le Canada. L'émission porte d'ailleurs sur cet anniversaire.

Manifestation pendant la grève de Winnipeg de 1919 Au milieu des années 20, les conflits de travail s'estompent et l'économie est stimulée par la baisse des prix et l'inflation. Les domaines en expansion sont les pâtes et papiers, l'hydroélectricité, les mines et l'industrie automobile. Mais la stabilité qui s'installe graduellement au Canada est rapidement interrompue, le 24 octobre 1929, par le krach de la bourse de New York. Le monde occidental est alors plongé dans une crise économique sans précédent. Les années 30 seront celles de la Grande Dépression.

L'effondrement de l'économie canadienne engendre une crise politique et sociale prolongée. Le Conservateur Richard Bedford Bennett, qui a remporté les élections fédérales de 1930, met rapidement en place des programmes pour lutter contre les effets de la crise, comme des plans de travail pour les chômeurs. Mais le taux de chômage continue de grimper et l'assistance offerte par ses mesures et les oeuvres de charité ne suffit plus. La misère se répand partout au pays.

Au milieu de la tourmente, la Grande Bretagne adopte, en 1931, le Statut de Westminster qui confère au Canada sa complète indépendance. Seul demeure le droit d'appel au Conseil Privé de Londres. Trois ans plus tard, la Banque du Canada est créée.

En 1931, la population du Canada est de 10 376 786 habitants.


Le Québec

Louis-Alexandre Taschereau De 1920 à 1936, le Québec est gouverné par le libéral Louis-Alexandre Taschereau. Les années 20, jusqu'au krach de 1929, sont marquées par une économie fortement stimulée par la première guerre mondiale. Ainsi, l'industrie du papier est en plein essor de même que l'exploitation minière et l'industrie de l'aluminium qui vient de faire son entrée sur le marché. Le Québec devient un important producteur mondial dans plusieurs domaines, notamment l'amiante et le cuivre.

Mais c'est le développement de l'énergie électrique qui va révolutionner complètement l'économie québécoise. Avec son réseau de cours d'eaux exceptionnel, le Québec devient non seulement un important producteur d'électricité mais il étend cette technologie dans plusieurs de ses secteurs industriels. La ville de Montréal devient la première métropole du Québec et la deuxième plus grande ville française au monde. Plusieurs des grandes compagnies canadiennes y ont leur siège social. La prospérité génère l'implantation de nombreux établissements comme l'Université de Montréal et l'École des Beaux-Arts.

Soupe populaire à Montréal, 1931 En même temps, le mouvement syndical s'affermit. En 1921 est créée la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), qui deviendra plus tard la Confédération des syndicats nationaux (CSN). La même année, le gouvernement du Québec fonde la Commission des liqueurs du Québec (aujourd'hui la Société des alcools du Québec), première expérience d'étatisation des boissons alcooliques en Amérique. La culture québécoise prend de l'essor. En 1923, La Presse crée la première station de radio de langue française au Québec, CKAC.

Malgré une économie solide, le Québec ne pourra résister aux effets du krach boursier. De 1929 à 1930, le nombre de travailleurs sans emploi double pratiquement et la province conclue des ententes avec le gouvernement canadien pour aider sa population. Malgré cela, le taux de chômage continue de grimper pour atteindre 26,4% en 1932, un sommet dans l'histoire du Québec.

En 1931, la population du Québec est de 2 874 662 habitants.


Université de Montréal

Ernest Cormier L'année 1920 marque l'autonomie de l'Université de Montréal avec l'adoption de sa première charte officielle. L'Université se compose alors d'anciennes facultés - soit théologie, droit et médecine - et d'écoles préexistantes à la nouvelle corporation qui, avec les années, obtiendront le statut de faculté - soit médecine comparée (médecine vétérinaire), chirurgie dentaire et pharmacie -, ainsi que de nouvelles facultés - soit philosophie, lettres et sciences -. À ces composantes s'ajoutent trois écoles affiliées : l'École Polytechnique, l'École des Hautes Études Commerciales et l'Institut agricole d'Oka. En août 1920, Édouard Montpetit fonde l'École des sciences sociales, économiques et politiques, qui deviendra, en 1942, la Faculté des sciences sociales.

Construction de l'Université de MontréalEn 1920, L'Université acquiert un nouveau terrain, situé sur le versant nord du mont Royal, dans le quartier Côte-des-Neiges, pour y installer son nouveau campus. Elle désigne, en avril 1924, le réputé architecte Ernest Cormier, diplômé de l'École des beaux-arts de Paris, pour en établir les plans. Ce dernier présente un premier plan le 26 mars 1926. Le pavillon central, revêtue de brique jaune clair et dotée d'une tour centrale, est la pierre angulaire d'un bâtiment qui tend vers le style Art déco.

Les travaux du nouveau pavillon amorcés le 30 mai 1928 sont interrompus, le 23 septembre 1931, par la crise économique qui sévit. L'Université entre alors dans une période de graves difficultés financières qui mettront en péril son existence même. Les salaires des employés sont suspendus à quelques reprises et les travaux du pavillon central, surnommé " la tour de la faim ", demeureront interrompus pendant plus de dix ans.


Page précédente Page suivante

Université de Montréal | Division des archives | Retour à l'accueil | Commentaires ou questions